Les surprises peuvent être très amusantes et mettre du piment dans la vie, mais aussi être fort désagréables. Surtout si elles vont de pair avec des conséquences financières. Pour un indépendant, les coûts imprévus sont généralement douloureux. Heureusement, de nombreuses assurances sont disponibles pour vous protéger contre les risques liés à votre profession. 

Mais une situation n'est pas l'autre évidemment. Au début de sa carrière, l'indépendant n'a sans doute pas une idée précise de tous les risques qu'il encourt, ni des assurances grâce auxquelles il peut se couvrir. Les chefs d'entreprise expérimentés, eux, connaissent toutes les ficelles du métier et sont assurés contre tous les risques potentiels. Parfois même doublement dans certains cas...

Où que vous en soyez dans votre carrière, un courtier peut vous aider à vous y retrouver dans la jungle des assurances. Il vous expliquera toutes les possibilités et vous aidera également à tirer le meilleur parti de l'argent généré par votre entreprise et de votre patrimoine privé. 

1. Le Starter

Si vous êtes un entrepreneur débutant, vous avez mille choses à penser. Pourtant, il est important que vous consacriez un peu de votre précieux temps à déterminer les polices d'assurance dont vous avez besoin. Car un accident est vite arrivé. Vous trouverez ci-dessous un récapitulatif des assurances utiles pour les entrepreneurs débutants et qui vous serviront pendant tout le reste de votre carrière d'indépendant.

 

Ma responsabilité

Il y a toujours un risque que vous, ou l'un de vos collaborateurs, causiez des dommages à des tiers dans le cadre de votre travail. Pour éviter de devoir payer vous-même tous les dommages, vous devez absolument assurer votre responsabilité civile. Une distinction est établie entre la responsabilité professionnelle et la responsabilité civile.

Une assurance responsabilité professionnelle  (RC professionnel) couvre les dommages consécutifs à des fautes professionnelles. Par exemple, une erreur commise par un médecin ou un architecte, et qui peut avoir des conséquences importantes. L'assurance responsabilité professionnelle s'adresse aux entreprises fournissant surtout des prestations intellectuelles.

Une assurance responsabilité civile (RC exploitation) vous protège si vous causez des dommages à des tiers pendant l'exercice de votre activité professionnelle, dans l'entreprise et en dehors. Par exemple si vous êtes déménageur, et rayez accidentellement une voiture garée avec une boîte. Ou si vous renversez un vase chez un client. Vous pouvez compléter la RC exploitation avec les assurances RC produit  et RC après livraison. Car que se passerait-t-il si, par exemple, un installateur branchait une machine à laver de manière inadéquate, entraînant des dégâts des eaux ?

L'inverse peut se produire aussi : un tiers cause des dommages à votre entreprise. Dans ce cas, vous voulez être indemnisé pour les dommages, bien sûr, mais comment faire ? Une assurance protection juridique couvre les coûts de l'assistance juridique professionnelle et financière.

 

Mes collaborateurs

En tant qu'employeur, la loi vous oblige à assurer vos collaborateurs contre les accidents du travail. Car un accident est vite arrivé.

Une assurance qui n'est pas obligatoire, mais qui représente un bel avantage extra-légal que les entreprises aiment mettre en avant est l'assurance hospitalisation collective. Grâce à elle, vos collaborateurs sont remboursés de leurs frais médicaux, après intervention de l'assurance maladie obligatoire. Une assurance de groupe représente également un bel extra pour vos collaborateurs. En tant qu'employeur, vous constituez ainsi une pension complémentaire pour vos collaborateurs.

 

Ma santé

Les salariés sont protégés par l'assurance accidents du travail. Mais si vous avez un accident en tant qu'indépendant ? Avec une assurance accidents individuelle, vous êtes protégé contre les conséquences financières d'un accident, dans votre vie privée et professionnelle.

L'assurance hospitalisation complète parfaitement l'intervention des mutuelles et rembourse vos frais médicaux en cas d'hospitalisation due à une maladie, un accident ou un accouchement.

Une assurance revenu garanti vous protège contre la perte de revenus suite à une incapacité de travail temporaire ou permanente. Concrètement, cela signifie qu'en cas d'incapacité de travail, vous touchez une somme vous permettant de maintenir votre niveau de vie habituel, en plus de l'indemnité versée par votre caisse d'assurance maladie. Les primes versées sont entièrement déductibles fiscalement en tant que frais professionnels.

 

Mon entreprise

Tout comme vous protégez votre propre habitation ou appartement, c'est une évidence aussi de protéger vos bâtiments d'entreprise et leur contenu avec une assurance incendie. Celle-ci couvre non seulement les dommages causés par le feu, mais aussi les dégâts des eaux, les conséquences des catastrophes naturelles, le vol, le bris de glace, etc.

Pour les véhicules d'entreprise, vous devez - comme pour votre voiture privée - obligatoirement souscrire une assurance auto. Celle-ci vous protège contre les accidents, le vol et les pannes automobiles.

En 2020, non moins de la moitié des entreprises belges ont subi une cyberattaque. Une cyberassurance vous aide à faire face aux conséquences financières d'une attaque.

 

Ma pension

Saviez-vous que la pension légale moyenne d'un travailleur indépendant n'est que de 1.000 euros ? Si vous voulez conserver le même niveau de vie après votre carrière, vous devez commencer à y penser dès maintenant. Il existe différentes formules d'épargne pension pour les indépendants, que vous pouvez cumuler.

À la base, vous devez toujours choisir la Pension libre complémentaire pour les indépendants (PLCI), car c'est elle qui vous procure le plus d'avantages fiscaux. Les primes que vous payez sont considérées comme des frais professionnels et sont entièrement déductibles des impôts. Votre revenu imposable est donc plus faible et vous payez moins de cotisations sociales. Le montant que vous pouvez épargner dépend de votre revenu professionnel. Vous pouvez économiser jusqu'à 8,17% de votre revenu professionnel net imposable, avec un plafond de 3.447,62 euros par an pour 2022. Une PLCI investit toujours dans un produit de la branche 21, avec un taux d'intérêt garanti, éventuellement complété par une participation bénéficiaire. 

2. Le Flyer

Cela fait quelques années que vous avez commencé à travailler en tant qu'indépendant et tout se passe bien. En termes d'assurance également, vous êtes couvert pour tous les risques possibles liés au travail. Ou du moins, nous l'espérons !

Maintenant que votre entreprise se porte bien et a peut-être même grandi, vous devez vous demander si cette évolution n'entraîne pas de risques supplémentaires. Si c'est le cas, envisagez de vous assurer davantage. N'hésitez pas à vous faire aider par un courtier expérimenté dans cette démarche, car il est le mieux placé pour évaluer vos besoins et ceux de votre entreprise. Posez-vous en tout cas quelques questions importantes.

Est-ce que j'épargne suffisamment pour maintenir mon niveau de vie actuel lorsque je prendrai ma pension ?

Depuis que vous avez créé votre entreprise, vous avez probablement mis de côté un peu d'argent pour plus tard via la PLCI (Pension libre complémentaire pour les indépendants). Mais celle-ci ne vous permet d'épargner qu'un maximum de 3.447,62 euros par an, ce qui est souvent insuffisant pour maintenir votre niveau de vie actuel une fois que vous aurez pris votre retraite. Heureusement, il existe d'autres formules, qui peuvent être associées à la PLCI. Celles-ci vous permettent de porter votre pension au même niveau que celle d'un travailleur bénéficiant d'une assurance de groupe.

Vous avez une société ? Dans ce cas, vous pouvez, pour compléter votre PLCI, souscrire un EIP (Engagement individuel de pension). Les primes de cette assurance-vie sont payées par la société, mais vous, en tant que dirigeant, êtes le bénéficiaire du contrat d'assurance. Cette façon d'épargner pour la pension est également fiscalement avantageuse pour votre entreprise, car les primes versées sont entièrement déductibles en tant que frais professionnels. La seule condition est que vous respectiez la fameuse règle des 80%. Elle stipule que la somme de votre pension légale (le premier pilier de la pension) et du capital constitué avec la PLCI et l'EIP (le deuxième pilier de la pension) ne peut dépasser quatre-vingts pour cent de votre dernière rémunération brute annuelle normale. Ainsi, tant que vous respectez la règle des 80%, vous décidez du montant que vous versez pour l'EIP. Le rendement dépend de la formule choisie : branche 21 (rendement garanti) ou branche 23 (rendement potentiellement plus élevé, mais davantage de risque). Un EIP n'est disponible que pour les chefs d'entreprise qui touchent un salaire mensuel régulier.

Depuis 2018, il existe également une formule similaire pour les indépendants sans société - les unipersonnelles : la Convention de pension pour travailleur indépendant (CPTI). Grosso modo, les mêmes principes que pour un EIP s'appliquent à la CPTI : vous investissez dans un produit de la branche 21 ou de la branche 23 et pouvez verser autant que vous le souhaitez, tant que vous respectez la règle des 80%. Vous bénéficiez d'un avantage fiscal de 30% sur les primes versées. Une formule intéressante, mais une PLCI (max. 3.447,62 euros par an), l'épargne-pension (max. 980 euros par an) et l'épargne à long terme (max. 2.350 euros par an) du troisième pilier de la pension restent fiscalement plus avantageuses. La CPTI est particulièrement intéressante pour les travailleurs indépendants qui ont déjà rempli leur pot de pension et qui veulent mettre encore un peu d'argent de côté. 

 

Il est très intéressant de savoir que les trois formules pour les indépendants dans le deuxième pilier de la pension (PLCI, EIP et CPTI) ont un avantage majeur en commun. Vous pouvez demander une avance sur votre capital afin de financer l'achat, la construction ou la rénovation d'un bien immobilier (uniquement pour les projets privés au sein de l'EEE).

 

Si je ne peux plus utiliser mon bâtiment ou mon matériel en raison de dommages matériels, mon chiffre d'affaires est-il protégé ?

Maintenant que votre entreprise tourne à plein régime, il serait dommage de devoir la mettre à l'arrêt en raison de dommages matériels à votre bâtiment ou à son contenu. Car un arrêt de travail peut avoir des conséquences financières importantes. Supposons que vous êtes charpentier et que votre atelier se retrouve soudainement à un mètre et demi sous eau. Vos machines sont cassées et vos marchandises abîmées. Vous devez fermer l'atelier pendant un certain temps pour pomper l'eau, nettoyer la boue et commander une nouvelle machine. Une fois la livraison effectuée, vous devez tout recommencer, car les pièces endommagées ne peuvent évidemment pas être vendues.

Heureusement, il existe une assurance qui vous protège contre la perte de chiffre d'affaires après un accident : l'assurance perte d'exploitation. Il s'agit souvent d'une option supplémentaire que vous pouvez ajouter à votre assurance incendie professionnelle. Grâce à l'assurance perte d'exploitation, votre situation financière reste la même qu'avant le sinistre.  

 

Qu'adviendra-t-il de mon entreprise si je décède ?

Maintenant que vous avez tant investi dans votre entreprise, il serait dommage que votre décès marque la fin de celle-ci. Pour assurer la continuité de votre entreprise, vous pouvez souscrire une assurance-décès ou une assurance keyman - le keyman ou homme-clé est une personne au sein d'une entreprise (comme le directeur) dont le rôle est essentiel au bon fonctionnement de celle-ci. La société souscrit l'assurance sur la tête de l'homme-clé et touche un capital si celui-ci décède ou tombe en incapacité de travail. Les primes versées sont entièrement déductibles fiscalement pour l'entreprise.

Avec l'argent que votre entreprise reçoit après votre décès, elle peut, par exemple, engager un autre directeur en attendant une reprise définitive par un acheteur indépendant. L'assurance peut également être utile pour les éventuels co-associés, qui pourraient utiliser le capital décès pour racheter vos parts à vos héritiers. Si votre entreprise bénéficie d'un crédit d'investissement, le capital peut également être utilisé pour rembourser le prêt. En cas d’incapacité de travail, le keyman peut couvrir soit les frais fixes de la société, soit jusqu’à quatre-vingts pour cent du chiffre d'affaires de la société.

Vous pouvez choisir une formule à capital constant ou décroissant. Dans le cas d'une assurance-décès à capital constant, la prestation reste la même pendant toute la durée du contrat. Ainsi, que vous décédiez au début ou à la fin du contrat, votre entreprise recevra exactement le même montant. L'assurance-décès à capital décroissant - également appelée assurance solde restant dû - est particulièrement intéressante pour les entreprises qui ont un prêt en cours. Dans ce cas, le capital décès sert principalement à rembourser le crédit en cours. Le capital assuré diminue donc au même rythme que le capital restant.  

3. Le Pilote

Obtenir de l'argent fiscalement avantageux de votre entreprise

Maintenant que vous avez atteint votre vitesse de croisière, vous vous demandez peut-être de temps en temps quelle est la meilleure façon de retirer de l'argent de votre entreprise. Vous travaillez dur en tant qu'indépendant et vous voulez évidemment en récolter les fruits. Il existe plusieurs façons pour les particuliers de profiter des bénéfices de leur entreprise, certaines étant plus intéressantes que d'autres sur le plan fiscal. 

 

 

  1. Vous verser un salaire est l'option la plus évidente. Sachez toutefois que vous payerez un impôt considérable sur ce salaire : une cotisation sociale de 20,5% et un impôt des personnes supplémentaire de 50%. Si vous vous versez 100 euros de salaire, il ne vous restera que 40 euros nets au bout du compte. De nombreux entrepreneurs indépendants choisissent donc généralement de ne se payer qu'un salaire minimum.
  2. En tant qu'actionnaire de votre société, vous pouvez vous verser une partie du bénéfice sous forme de dividende à la fin de l'exercice financier. Cependant, vous payerez d'abord un impôt des sociétés de 25% [Dans certaines conditions, cela ne représente que 20%] et ensuite un précompte mobilier de 30% [Dans certaines conditions, cela ne représente que 15%]. Supposons que vous vous versiez un dividende de 100 euros : dans ce cas, il vous restera 52,5 euros.
  3. Une autre façon de vous faire profiter du bénéfice est de constituer une réserve de liquidation. Ainsi, vous déposez chaque année (une partie) du bénéfice sur un compte distinct du passif. Ici aussi, vous payerez d'abord 25% [ Dans certaines conditions, cela ne représente que 20%] d'impôt des sociétés dessus. Ensuite, de votre propre initiative, vous payerez un impôt sur les sociétés supplémentaire de 10% sur la réserve constituée. Cela vous donne le droit, après cinq ans [Vous pouvez également attendre, pour verser votre réserve de liquidation, que la société ait totalement cessé ses activités. Dans ce cas, vous échappez totalement au précompte mobilier de 5%], de vous verser la réserve en tant que dividende, en tant qu'actionnaire, avec un précompte mobilier de 5%. Au final, vous vous retrouvez avec 64,77 euros de votre bénéfice de 100 euros.
  4. Épargner pour la pension par le biais d'un engagement individuel de pension (EIP) est également un moyen rentable de retirer de l'argent de votre entreprise. Votre entreprise constitue pour vous un capital pension supplémentaire grâce à des primes déductibles à 100%. Les versements sont soumis à une taxe d'assurance de 4,4% et à un droit d'entrée de 2%. Lorsque vous atteignez l'âge de la pension, vous recevez le capital constitué, en tant que personne privée. Après avoir déduit la contribution de solidarité (max. 2%) et la cotisation INAMI de 3,55%, il reste encore une taxe finale de 10% à payer [À condition que vous ayez atteint l'âge de la pension]. Cela signifie qu'à la fin, il reste 78 euros de vos 100 euros.

 

Plus vous vous versez de salaire, plus vous payerez d'impôts et moins votre entreprise réalisera de bénéfices. Mais plus le salaire net est élevé, plus le montant que vous pouvez verser dans l'EIP est élevé. Si vous optez pour un salaire plus bas, votre entreprise fera plus de bénéfices et vous pourrez, par exemple, constituer une réserve de liquidation plus élevée. Fixer le montant de votre salaire n'est donc pas une décision facile. Un courtier spécialisé (tel que Wilink) peut vous aider dans votre stratégie salariale en effectuant une simulation de salaire. De cette manière, vous déterminez ensemble le montant exact du salaire afin d'obtenir un bon équilibre entre les biens de l'entreprise et les biens privés.


 

Rentabiliser votre patrimoine privé

Bien sûr, vous voulez que l'argent que vous recevez de votre entreprise vous rapporte le plus possible. Vous épargnez déjà pour plus tard via différentes formules du premier, deuxième et troisième pilier de pension, qui vous procurent toutes un avantage fiscal. Dans le quatrième pilier, vous épargnez sans avantage fiscal. Cela peut se faire par le biais de comptes d'épargne, de fonds d'investissement ou d'autres solutions. Un investissement dans l'immobilier fait également partie des possibilités. Avec l'argent que vous obtenez de votre entreprise, vous pouvez acheter un bien à mettre en location. Les revenus locatifs mensuels constitueront alors un bel apport financier supplémentaire.

 

Lorsque vous contractez un prêt hypothécaire, le prêteur demande généralement une contribution d'environ vingt pour cent. Vous pouvez, bien sûr, payer cette somme sur votre salaire, mais pour les indépendants qui épargnent pour leur pension par le biais d'un EIP, il existe une solution bien plus intéressante. Le capital de pension constitué est normalement fixé jusqu'à l'âge de votre retraite, mais il existe une exception pour laquelle vous pouvez obtenir une avance sur le capital : pour l'achat, la construction ou la rénovation d'un bien immobilier privé [Uniquement pour les projets au sein de l'EEE]. En fonction de la société que vous choisissez, vous pouvez recevoir entre 60 et 78% du capital sous forme d'avance.

 

 

Conclusion

Que vous soyez un entrepreneur débutant ou un chef d'entreprise expérimenté, il est toujours bon de laisser un courtier vous aider pour vos assurances. Chaque situation est différente et évolue également au fil du temps. Un courtier sait exactement ce dont vous avez besoin et ce dont vous n'avez pas besoin. Il veillera à ce que vous ne soyez pas sous-assuré, mais pas non plus sur-assuré.

De nombreuses assurances sont également fiscalement avantageuses pour les entreprises et leurs dirigeants. Un courtier peut travailler avec vous pour analyser votre situation spécifique et vous donner des conseils sur la manière de sortir de l'argent de votre entreprise, en payant le moins d'impôts dessus. En tant que travailleur indépendant, vous vous investissez corps et âme dans votre entreprise. Il est donc tout à fait naturel que vous souhaitiez également en récolter les fruits. 

 

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